L’antisionisme n’est pas l’antisémitisme

Publié le par Les Nouvelles de Bigorre

Être antisémite c’est avoir la haine des juifs. Le paroxysme de cette haine c’est la Shoah, c’est à dire la tentative d’Hitler et de son armée d’éradiquer les juifs pendant la seconde guerre mondiale. Cinq millions seront exterminés soit quarante pour cent de la population mondiale. Le sionisme est une idéologie politique visant à l’établissement d’un État juif en Palestine. Le gouvernement actuel d’Israël est sioniste et notamment son chef Nétanyahou. Les opposants à cette opinion, à cette politique, sont des antisionistes, ce qui ne revient pas à en conclure qu’ils sont antisémites. Prenons par exemple Georges Ibrahim Abdallah, il est antisioniste mais il n’est pas antisémite. Il a des amis juifs antisionistes qui viennent lui rendre régulièrement visite à la prison de Lannemezan. Nétanyahou instrumentalise le terme antisionisme. Il veut établir un signe d’égalité entre antisionisme et antisémitisme pour pouvoir assimiler tous ceux qui critiquent la politique actuelle d’Israël à des antisémites. Dieudonné qui est un antisémite viscéral ou Macron et sa bande qui, de fait, soutiennent Israël et Nétanyahou, entretiennent, en la légitimant, la confusion entre antisionisme et antisémitisme. Il est donc indispensable de mener ce combat de la paix entre les deux peuples. La reconnaissance du droit des deux peuples à vivre dans la dignité, sur leurs terres, dans le respect de chaque personne humaine dans son altérité est incontournable. Dernièrement, Macron, profitant de l’agression verbale sur Alain Finkielkraut, où celui-ci s’est fait traiter de « sale sioniste de merde », a relancé l’idée d’introduire, dans le droit français la tentative d’assimiler l’antisionisme à l’antisémitisme. Cette accusation vis à vis de l’antisionisme, est extrêmement dangereuse, car elle tente d’institutionnaliser la confusion. C’est un pur scandale. Porter de telles inepties, et même plus, de telles contre vérités, est indigne de la part d’un chef d’État français. « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » disait Albert Camus. Du coup, il s’est trouvé parmi nos élus de la République, quatre vingt bons députés en mal d’inspiration pour proposer une loi interdisant les propos antisionistes. Carrément ! Pourquoi pas une loi interdisant les propos anti Macron ! Déjà qu’ils viennent de pondre une loi anti manifestations… On aura bien compris aussi ici, qu’il découle de cette explication de mots que tous les juifs ne sont pas forcément et automatiquement sionistes, loin de là, sinon cela reviendrait à dire qu’en Israël il n’y a pas d’opposition à Netanyahou et ses sales sbires, ce qui n’est pas du tout le cas. Comment, en effet, ne pas s’opposer à ce crime qui dure depuis soixante dix ans. Aujourd’hui à force et à coups de massacres, sept cent mille colons israéliens habitent en Palestine sur des territoires occupés. Les sionistes israéliens refusent de reconnaître aux palestiniens le droit à l’autodétermination qu’ils réclament justement. Je pense à la belle Leïla Shadid qui disait récemment sur France Inter : « La Palestine devient quelque chose de symbolique. Elle représente toutes les capacités ou incapacités des peuples du monde à vivre ensemble mutuellement. ». Son choix musical lors de cette émission fut le morceau d’Ibrahim Maalouf : « Beyrouth ». Superbe !

Roland CAZENEUVE

Publié dans Histoire

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