Dolores Ibarruri, la Pasionaria, 30 ans après ou l'espoir d'un nouveau Frente Popular

Publié le par Les Nouvelles de Bigorre

Nous sommes le 12 novembre 2019.

Le surlendemain d'un choc électoral qui a vu les nationalismes de différentes natures faire leur entrée aux Cortès espagnoles. 

D'un côté, l'extrême droite du jeune parti Vox porteur de l'idéologie néo-franquiste renaît, telle le Phoenix, sur les cendres d'un nationalisme espagnol - nationalisme que la Constitution de 1978, consacrant l'avènement d'une décentralisation quasi fédérale, s'était fixé comme objectif de neutraliser - ravivé puis attisé par un nationalisme catalan intransigeant, exacerbé ces deux dernières années par le mal nommé référendum d'autodétermination de la Catalogne de 2017 et la bien nommée déclaration unilatérale d'indépendance de cette région par son président, Carles Puigdemont. 

D'un autre côté, ce même nationalisme catalan, au discours toujours plus radicalisé et aux relents d'un pancatalanisme décomplexé, voit le nombre de ses députés, tous partis confondus, atteindre des niveaux de représentation inédits. A l'instar du catalan, le nationalisme basque, le  galicien, le régionalisme cantabre, le canarien, et même le localisme de la comarque de Teruel, font une entrée fracassante au Parlement espagnol. Au total, ce ne sont pas moins de 16 partis politiques qui seront,  désormais, représentés au sein d'un Congrès des députés plus morcelé que jamais.

Nous sommes le 12 novembre 2019. 

C'est aujourd'hui le 30ème anniversaire de la disparition de La Pasionaria. 

C'est cette date qui a été (sans aucun doute involontairement, n'en doutons pas) choisie par le Premier ministre socialiste sortant, Pedro Sanchez, et le chef de file de Unidas-Podemos, Pablo Iglesias, pour signer et rendre public un accord inédit de gouvernement de coalition, une première depuis le retour de la démocratie en Espagne. Les leaders du PSOE et ceux de la coalition Unidas-Podemos, intégrée par le parti d'Iglesias et par Izquierda Unida (regroupement de plusieurs partis de la gauche radicale espagnole emmené par le Parti Communiste d'Espagne), sont parvenus en 24 heures à redonner un véritable souffle d'espoir à une société espagnole fracturée, d'une part, par des politiques économiques et sociales libérales dévastatrices portées par la droite de Rajoy (et ses relais dans les régions, de la Catalogne des néo indépendantistes de droite jusqu’à la Galice) et la crise économique et, d'autre part, par une crise territoriale toujours plus radicalisée, rétro-alimentée par les élites politiques de Barcelone et de Madrid, dont les uniques victimes sont la classe laborieuse et les plus démunis.

 

La Pasionaria écrivait en août 1956 : « Por la reconciliación de los españoles hacia la democratización de España [...] basta ya de division de España" (pour la réconciliation de tous les Espagnols vers la démocratisation de l'Espagne [...] finissons-en avec la division de l'Espagne ». 

Il semblerait que le message porté par l’historique combattante communiste, figure de la lutte contre toutes les formes de nationalisme et pour la concorde entre "les Deux Espagne" n'ait jamais été aussi furieusement d'actualité...

Ricardo TOMÉ

PCE de Francia, représentation dans les Hautes-Pyrénées - PCF

Dolores Ibarruri, la Pasionaria, 30 ans après ou l'espoir d'un nouveau Frente Popular

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