Ça pue...

Publié le par Les Nouvelles de Bigorre

Cette rentrée politique se fait, entre autres, autour de faits divers et d’actes de violence, qui, s’ils sont bien réels, sont  largement montés en épingle par le gouvernement et les médias dominants. Cette sur-médiatisation vise à provoquer une réaction de bas instinct de nos concitoyens et permettra d’aboutir à une dérive sécuritaire du pouvoir. Cette surenchère sécuritaire est accompagnée, et ce n’est pas une surprise, d’un climat nauséabond lié à une parole raciste de plus en plus décomplexée : Valeurs Actuelles se permet de caricaturer une députée de la République en esclave, CNews offre une tribune quotidienne aux propos dégueulasses d’Eric Zemmour, Michel Onfray, pétri d’anticommunisme primaire, ne sait plus quoi faire pour draguer toujours plus l’extrême droite. C’est dans ce contexte que la mosquée de Tarbes, le jour même de l’ouverture du procès des attentats contre Charlie Hebdo, a été recouverte de tags insultants et racistes.

Nous nous sommes exprimés, via un communiqué de presse, pour dénoncer cet acte odieux. D’aucuns nous reprochent, dans une forme proclamée de politiquement correct, d’avoir réagi à ce moment là et de ne pas avoir réagi lorsque d’autres lieux de culte, des églises par exemple, ont été dégradés. C’est tout simplement le racisme sous-jacent qui nous fait réagir car ne nous y trompons pas : chaque fois que l’extrême droite tente de justifier ses attaques contre les musulmans par un surplus de laïcité, le racisme est toujours derrière.

Dans ce contexte, le président Emmanuel Macron prépare un texte sur le séparatisme. Nous n’avons que peu d’éléments dessus mais le danger existe  que le gouvernement chasse sur les terres du Front National en proposant un texte visant uniquement à combattre l’islam politique et dans lequel on oublierait bien vite les séparatismes économiques, sociaux et culturels.

Pourtant les récentes enquêtes d’opinion montrent que les enjeux prioritaires des Français sont : l’emploi et la lutte contre le chômage, le système de santé et les soins, l’environnement, le pouvoir d’achat puis seulement après tout cela, la sécurité des biens et des personnes, puis l’éducation. Le grand danger de la période à venir, le piège tendu, est un débat politique et médiatique tournant en boucle sur les questions sécuritaires et identitaires au détriment de la question sociale, écologique et démocratique.

Marine Le Pen surfe sur cette dérive sécuritaire, dans laquelle Darmanin se rêve en nouveau Sarko. Elle continue à lier insécurité et immigration et a même déclaré lors de sa rentrée politique que « la bataille idéologique, ça fait des années qu’on l’a gagnée. Ce qu’on attend, c’est la victoire politique ». La gauche dans son ensemble, ne doit pas laisser faire et doit cesser les querelles intestines afin de proposer un véritable rassemblement, basé sur des contenus, porteur d’espoir et seul capable d’éviter un nouveau second tout Macron / Le Pen, dont l’issue serait bien incertaine.

Hervé CHARLES secrétaire fédéral PCF65

 

Ça pue...

Publié dans Editos

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