Transport de marchandises, stop au tout routier !

Publié le par Les Nouvelles de Bigorre

Transport de marchandises, stop au tout routier !

La France était historiquement un grand pays du fret ferroviaire, elle est désormais en retrait de la moyenne Européenne. En 30 ans, près de 2 fois plus de marchandises transportées en France mais 3 fois moins par le train

En favorisant systématiquement depuis des décennies la route, les politiques publiques ont affaibli le rail.

Ainsi, faute d'investissements suffisants, le réseau ferré s'est réduit  (- 5000 Km depuis 1980) et il s'est détérioré. Et la tendance perdure puisque l’État dans sa réforme ferroviaire de 2018, combattue par le PCF, prévoit la suppression de 9000 KM de voies ferrées supplémentaires. Et ce n'est pas tout :

Les gares de triage où les wagons sont triés pour constituer des convois ont vu leur nombre drastiquement réduit.  Les raccordements au réseau ferré ont chuté de 10 000 en 1974 à 1 400 aujourd’hui.

Et pourtant c’est la route qui pollue le plus (+ gros contributeur de gaz à effet de serre  et de CO2) et qui coûte le plus cher à la collectivité (les transports routiers ne paient pratiquement pas de constructions des routes et n'acquittent qu'une petite partie du coût de leur usage). En revanche la SNCF doit tout payer, y compris les charges de la dette du système ferroviaire, une dette publique selon la cour des comptes (?)

Résultat : la route  transporte aujourd'hui 85 % des marchandises alors que la part des marchandises transportées par train, elle, a chuté de 31 % entre 2003 et 2013.

La libéralisation de 2006 n’a pas enrayé le déclin du train

La Commission européenne, avec l’appui de l’Etat français, a exigé que Fret SNCF, l’opérateur public, cède des parts de marché à la concurrence. Cette exigence a creusé le déficit de Fret SNCF, qui souffrait déjà de la concurrence inégalitaire de la route. Cette dette est aujourd’hui instrumentalisée pour expliquer que les cheminots SNCF sont trop nombreux et trop chers.

La loi de la concurrence libre et non faussée n’a rien apporté au fret ferroviaire, ni au développement du trafic, ni à l’amélioration de l’état du réseau ferré. C'est donc un échec, et qui plus est aucun report  significatif de la route n’est au rendez-vous dix ans plus tard.

Il est vraiment temps de changer de cap et de  répondre aux enjeux de la transition écologique et d'un véritable service public dédié au développement durable pour le bien commun. Cela suppose du courage politique : celui de mettre un terme au déséquilibre rail-route, pour que les marchandises voyagent massivement sur des trains, et sur des camions pour les derniers kilomètres uniquement.

Nous pouvons ensemble agir pour changer les logiques actuelles.

Nous pouvons ensemble agir auprès des élus locaux, départementaux, régionaux, nationaux pour faire entendre d’autres choix que le tout-routier.

Nos départements, nos villages sont victimes des choix politiques européens, comme français.

Partout, sur les routes, la circulation des camions s’accroît dangereusement, alors qu'il est parfaitement possible et viable de faire autrement. D’où l’intérêt de la réouverture et la réutilisation de la voie ferrée Bagnères/Morcenx qui traverse notre département et en partie ceux du Gers et des Landes, pour le transport des marchandises (et demain il pourrait l'être pour celui des voyageurs) pour laquelle les communistes de ces 3 départements ont engagé une action depuis plusieurs mois.

Rappelons qu'un seul train de 35 wagons transporte le chargement de 55 camions de 32 tonnes, qu'une infrastructure ferroviaire existe et moyennant une rénovation et des investissements à la hauteur, représenterait une réelle alternative au tout routier.

 

                                                                                                 Hervé BUFFAT.

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