Pierre Valle n'est plus

Publié le par Les Nouvelles de Bigorre

Pierre Valle n'est plus

La nouvelle est à nos yeux tombée brutalement car nous n'avions pas les informations sur son état réel de santé. C'est une foule immense qui accompagnait notre camarade Pierrot Valle ce mercredi 23 octobre 2019 au crématorium d'Azereix. Cette affluence reflète bien l'estime dont il bénéficiait auprès de tous. Pierrot qui avait passé la barre des 80 ans a traversé l'histoire militante de la CGT et surtout de la fédération du PCF des Hautes Pyrénées. Sa famille d'origine espagnole était issue du village de Barbastro en Aragon et avait émigré à Tarbes pour s'installer sur ce que l'on appelait en ces temps "Le quartier Négre". Il était l'avant dernier d'une grande fratrie dont il ne reste malheureusement, avec sa disparition, presque plus personne. Devenu ouvrier hautement qualifié dans l'entreprise Alsthom, il avait adhéré à la CGT puis en 1964 au PCF. Des lors et jusqu'au bout il n'aura jamais déserté le terrain de la lutte pour un idéal de justice et de progrès. Pierrot, c'était la fidélité et le courage en politique, car quelque soit la situation qu'il fallait affronter il ne lâchait jamais le morceau. Très vite il accède à des responsabilités: Délégué CGT du personnel, secrétaire de la section PCF d'Alsthom, il devient membre du comité et du bureau fédéral du PCF puis du secrétariat fédéral, fonction qu'il assumera pendant plus de 20 ans. De 1977 à 1989 il est élu conseiller municipal de Tarbes, d'abord avec Paul Chastellain puis avec Raymond Erraçarret. Il était particulièrement apprécié dans la vallée des gaves et dans la vallée d'Arreau, sections qu'il avait suivies pour la direction départementale,  comme c'était l'usage à l'époque au PCF. Je pense même qu'il y avait représenté notre parti à des élections cantonales. A la fédération il était secrétaire chargé de l'organisation jusqu'en l'an 2000. Il n'avait bien entendu pas abandonné le militantisme pour autant et je me dois de noter qu'il aura collecté les cotisations de ses camarades de cellule jusqu'à la limite de ses forces. Je me souviens également que pour les fêtes du bois du commandeur il s'occupait d'organiser les gardes de nuit ce qui, dans les dernières années avec l'épuisement des troupes, n'était pas une sinécure et il lui arrivait souvent de passer la nuit à la belle étoile pour remplacer un copain absent. Pierrot a participé à de nombreuses fêtes de l'huma à Paris ou dans les Hautes Pyrénées et aussi à beaucoup de congrès ou conférences nationales du PCF. Dans ces moments précieux, ce qui ressortait c'était son coté convivial et sa capacité à mettre l'ambiance. Ainsi qui ne se souvient quand il entamait son répertoire de chansons fétiches empruntées aux plus grands artistes: Charles Aznavour -(amenez moi/Tu te laisses aller)-Serge Reggiani-(L'italien)- quelques chansons en espagnol apprises durant son enfance- Dans un espagnol moins parfait-(La tantina de Burgos)- d'Henri Genes.

Son titre de gloire c'était après qu'il se soit coquettement fait prier quand il attaquait-(le blues du dentiste)- D'Henri Salvador. Il savait tellement captiver son auditoire qu'un jour à l'occasion d'un déplacement en Allemagne, il réussit le tour de force d'enthousiasmer une foule de teutons amassés dans  la salle des fêtes d'Altenkirchen ville jumelle de Tarbes.

Tel était Pierrot et le souvenir qu'il nous laissera d'un homme à la fois sérieux et combatif, convivial et fraternel, aimant les gens et par dessus tout sa famille.

A tous ceux qui l'ont connu, à toute sa famille, les "Nouvelles de Bigorre" par ma voix, adressent leurs très chaleureuses condoléances et remercient Pierrot pour tout ce qu'il a donné pour l'avènement d'un monde plus juste et meilleur.

                                                                                              Bernard Latger

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Publié dans Hommage

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